Développement : le Président Mohamed Bazoum engagé à assainir le secteur des ONGs et Associations de Développement
Soucieux de la transparence dans le secteur du développement dont, les ONGs et les associations sont les principaux acteurs, le Président de la République du Niger Mohamed Bazoum et son Gouvernement se sont engagés à assainir ce secteur.
C’est dans ce cadre que le Chef de l’Etat a rencontré, le 1er décembre 2021, les responsables des Organisations Non-Gouvernementales et Associations de Développement (ONG/AD) actives au Niger.
Pour rappel, le Niger compte à la date du 31 décembre 2020, un total de 3.501 ONG/AD, dont 268 ONG/AD étrangères soit 8% et 3.233 ONG/AD Nigériennes soit 92%, ayant investi un peu plus de 99 milliards de francs CFA.
Cependant, les autorités nigériennes ont constaté que les activités des ONGs et Associations de développement ne sont pas toutes transparentes. A titre d'exemple, à la date du 15 juin, seules 29 ONGs dont deux nigériennes ont transmis la preuve des audits et de la publication de leurs états financiers au journal officiel.
Le Gouvernement du Niger exige alors de la transparence pour éviter, entre autres, que ces organisations ne financement le terrorisme ou autres pratiques malsaines.
« Conformément à la loi 2016-33 du 31 octobre relative à la Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme, le Niger à l’instar des autres pays évalue les risques de blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dont les ONG/AD sont considérées comme un acteur pouvant servir de façade pour alimenter des activités de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il apparait donc important pour l’Etat d’avoir une information sur les sources de financement des ONG/AD officiel conformément à la disposition de la loi 2016-33 et aux dispositions des articles 4 et 5 de l’arrêté 064 du 26 novembre 2019 », explique un rapport du Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, qui est le ministère de tutelle.
Pour plus de transparence et de redevabilité dans leur gestion, les ONG/AD doivent transmettre régulièrement leur rapport annuel d’activité à leur Ministère de tutelle, à savoir le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire (MATDC).
Mais comme durant l’exercice 2020, les autorités compétentes continuent à observer des sérieux manquements de la part de ces partenaires, dont les principaux sont la non-publication des rapports annuels d’activités, le manque de précisions des sources de financements et d’investissement, les fuites fiscales, entres autres.
Lors de sa rencontre avec les responsables des ONGs et associations de développement (AD), le Président de la République Mohamed Bazoum a indiqué que « malgré les résultats significatifs obtenus dans divers domaines, il s’avère que les ONGs et Associations de Développement se plient de moins en moins aux dispositions légales et réglementaires encadrant leurs activités », ajoutant que « cela est de nature à ruiner la crédibilité dont elles jouissent de la part de l’Etat ».
En effet, les résultats du suivi des ONGs font ressortir, entre autres, que 20 à 26% seulement d’entre elles ont satisfait à l’obligation de dépôt du programme et du rapport annuel d’activités pour la période 2017-2020, tout comme, en 2020, seules 29 ONGs ont publié leurs sources de financement.
Les services compétents relèvent également que peu d’ONGs et Associations de Développement respectent les règles en matière de passation de marchés et du quota du personnel nigérien dans le cadre de recrutement aux postes de coordination au sein des ONGs étrangères.
En somme, le faible niveau de transparence qui prévaut au sein de plusieurs ONGs et Associations de Développement, cumulé au manque de traçabilité des ressources mobilisées ont fait que d’une part, la plus grande partie des ressources mobilisées au nom du Niger échappe au contrôle de l’Etat et d’autre part, l’alignement des interventions de ces acteurs aux priorités nationales et locales devient peu lisible.
Le président de la République a, à cet effet, instruit le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire à « mettre en place un dispositif visant à intensifier la communication sur le respect par les ONG/AD des règles administratives et de redevabilité vis-à-vis de l’Etat ».
Pour mieux recadrer les interventions des ONG/AD au Niger, le Gouvernement a décidé d’organiser des assises pour créer des changes entre les représentants de l’Etat, des ONG/AD, des Collectivités Territoriales, des Organisations Communautaires de Base, des partenaires techniques et financiers et des personnes ressources.
A cet égard, le Président Bazoum a invité tous les acteurs concernés à participer à cette dynamique d’intérêt général.
Notons que les recommandations qui seront issues de ces assises seront traduites dans un plan d’actions qui sera mis en œuvre de façon participative.
La Rédaction